Jean Charles Routier (photo ci contre) et Frédéric Kowal ont battu la semaine dernière le record du monde des 100km tandem dans la catégorie des 40-49 ans hommes toutes catégorie. Lisez ici l'annonce de leur résultat, et visionnez quelques images tournées par corse matin ! Jean Charles améliore son propre record, établi un an auparavant avec Sebastien Rodriguez qui l'avait accompagné pour le soutenir dans cette nouvelle tentative à Ajaccio. Ce grand rameur au coeur tendre et au mental d'acier partage avec nous son expérience en détail et Frédéric complète ce témoignage dans la foulée, en racontant cette première expérience du genre dans sa carrière de haut niveau. Retrouvez l'intégralité des superbes clichés de Paule Santoni ici... Bonne lecture ! |
| Jean - Charles En route pour un nouveau 100 km tandem… Après les déceptions de ce début d’année je me devais de faire une course haute en satisfaction. J’avais trop consacré de temps à l’entrainement pour ne pas m’exprimer en pleine capacité lors d’un rassemblement indoor. Après l’Open de France, Frédéric Kowal m’a proposé un 100 km tandem avec comme objectif le record mondial de la distance. Avec mon capitaine de route Sébastien Rodriguez, nous avions réalisé ce record en mai 2014 lors du 1er rassemblement de Coëtquidan. Le temps référence est de 5h52min59s soit une moyenne au 500 m de 1’45.8 (17 013 km/h). J’ai donc repris avec ardeur les chemins de l’entrainement. |
J’ai basé mon planning sur quatre jours de travail pour un jour de repos, consacré à de la relaxation et étirements.
Le travail a aussi porté sur l’hydratation, l’alimentation.
J’ai donc adapté mon plan boisson pour ne pas souffrir lors de l’épreuve. Il me fallait compenser la perte minérale due à l’effort et la chaleur ambiante tout en évitant la prise excessive de sucre nuisible à long terme.
Lors de l’hospitalisation de mon fils en janvier, les médecins m’ont fait comprendre comment réhydrater sainement un corps qui a souffert de manque.
J’ai donc définitivement adopté le soluté de réhydratation de mon fils comme base de boisson que j’ai complété avec un complément isotonique et de la vitamine C. J’ai eu deux mois pour maîtriser le bon dosage pour être bien à la fin de chaque séance, de ne pas avoir la sensation de fatigue et jambes lourdes les soirs. J’ai aussi fait un trait sur les gels énergétiques. Une diffusion moins concentrée mais plus régulière me sera plus bénéfique.
Pour l’alimentation, l’expérience de Coëtquidan, m’a fait comprendre que deux bananes et quelques compotes suffiront pendant l’effort.
| 24 Avril. Départ pour Ajaccio. Avec un avion retardé, je retrouve mes compères, Jeff, Thierry et mon capitaine au long cours Sébastien qui nous a fait le plaisir d’être avec nous ce jour. Il a fait le déplacement pour nous soutenir. La soirée pâtes nous a permis de faire la connaissance avec toute la Famille Kowal qui a eu la gentillesse de nous recevoir. Arrive enfin le 25 avril. Le réveil matinal se fait dans la bonne humeur. Les visages sont détendus mais il n’est que 6h30 ! Cela va évoluer le long de la journée. Les dernières pâtes ingurgitées, les affaires prêtes, nous nous mettons en route pour la place des diamants à Ajaccio, superbe site pour le défi qui nous attend. |
10h : Tout est prêt ! Il ne reste plus qu’à échauffer les organismes avant le départ retardé à 10h30.
10h30 : C’est parti ! Avec M. le Préfet au décompte, nous sommes partis pour un peu moins de 6h d’effort.
Les objectifs des deux binômes sont clairs. Thierry et Jeff veulent être en dessous des 6 heures et Frédéric et moi en dessous des 5h50min.
Notre départ est un peu laborieux, nous avons du mal lors des passages de relais mais l’intensité et l’envie sont présentes. Ils se réguleront plus tard limitant notre effort à l’entrée et la sortie de relais.
Thierry et Jeff se connaissent bien et entrent rapidement en action avec une moyenne inférieure de 2’’/500m du record mondial actuel.
La course est studieuse, pas d’écart. Je bois comme prévu initialement par gorgée tous les deux relais. Ne pas en louper un mais ne pas en prendre plus.
Sébastien fait le relais entre les deux binômes s’attachant à ce que rien ne manque.
Premier pointage : 15 kilomètres ! Tout va bien.
Jeff et Thierry affiche une moyenne de 1’47.2/500m en avance de plus de 2’’/500m et nous, un temps moyen de 1’41.4/500m en avance de plus de 5’’/500m.
La fraicheur matinale (18 degrés au départ) laisse la place à un beau soleil. Les organismes vont souffrir sur la fin de l’épreuve et par précaution, je décide d’augmenter l’hydratation en passant à une gorgée tous les relais.
Les 35 premiers kilomètres sont effacés.
Nous répondons toujours présents avec une moyenne stable à 1’41.7/500m.
A partir de ce moment ; les jambes de Thierry commencent à peiner, il a du mal à relancer et Luc le kiné ne le quitte plus. Jeff doit assurer des relais puissants pour permettre à Thierry une meilleure récupération. Hélas rien n’y fera et à mi course, Luc demande de stopper leur effort pour ne pas aggraver la blessure à la jambe droite de Thierry.
C’est l’âme en peine qu’ils jettent l’éponge.
Pour nous, c’est la mi course. La moyenne (1’41.9/500m) est toujours bonne et nous décidons de continuer sur nos relais de 500 m.
A 44 kilomètres de l’arrivée les jambes sont lourdes sur les 100 derniers mètres des relais alors nous décidons de passer sur des échanges de 400 m.
Papa Seb me chouchoute. Il agite une grande serviette pour me permettre de mieux respirer, la chaleur commençant à faire son effet.
Il faut chaud. La température dépasse les 25 degrés et la régularité dans l’hydratation se fait sentir maintenant. Pas de sensation de soif, pas de ventre ballonné, tout va bien, juste la fatigue qui pointe sont nez.
A 25 km de l’arrivée, les organismes commencent à souffrir. La moyenne est tombée à 1’42.6/500m. Les interventions de Luc sont de plus en plus fréquentes. Les jambes de Frédéric et mes bras ont du mal à récupérer. Plus de mouvement inutile. On rame et on se pose, on rame et on se pose.
15 km à tenir. Les relais de 400 m pèsent. Nous décidons de passer sur du 300 m pour finir.
Notre moyenne du départ s’effrite et monte à 1’43/500m. Il faut tenir.
Allez, moins de 5 km, c’est dur mais nous avons la chance d’être soutenu par un public corse grandissant et démonstratif. Nous abandonnons encore 1 dixième sur la moyenne mais avons la certitude que le travail est fait. Seule la défaillance physique peut nous enlever le nouveau record.
La délivrance, c’est fini !
Les corps sont meurtris mais nous sommes heureux. Le public est là, l’association LA MAIRE DO est satisfaite. Cette manifestation de grande envergure est réussie.
Nous savourons encore et encore l’effort et malgré la fatigue prononcée, nous donnons du temps au gens qui nous ont supportés durant cette journée.
Mes données hydratation et alimentation.
- Hydratation avant course : 1,5l de boisson préparée
- Hydratation pendant la course : 7,5l de boisson préparée et eau minérale
- Hydratation après course ; 1,5l de boisson préparée
- Alimentation avant course : pâtes au réveil, café et fruit secs, fruits à coques
- Alimentation pendant course : deux bananes, fruit sec, deux compotes
Je tiens à remercier :
- Jean-François Janeau et Thierry Goursolle. Ils nous ont accompagnés dans cette épopée.
- Sébastien Rodriguez. Mon capitaine n’a presque pas quitté l’arène de toute la journée (sauf pendant l’apéro, le déjeuner, la sieste … ) prenant soin de nous remobiliser, de me donner des conseils concernant ma cadence, mon intensité, ma récupération.
- Frédéric et Adeline Kowal pour nous avoir encadrés, hébergés, supportés pendant quatre jours.
- Monsieur Christophe Mirmand, Préfet de Corse pour sa présence continue durant cette journée.
- La municipalité d’Ajaccio, représentée par Caroline Corticchiato et Rose-Marie Ottavy, qui a autorisé cet événement sur la place des diamants.
- Olivier Lopez qui a assuré avec Adeline la logistique de l’événement.
- Luc Pires, Kinésithérapeute, pour son travail en continu durant les 20 derniers kilomètres.
- Catherine Vieira, présidente de LA MARIE DO pour l’animation apportée à cette journée.
- Alexandre Colonna Ornano, directeur général des eaux de Saint-Georges.
- Blanche, les viandes étaient excellentes !
Une mention spéciale à ma femme et à mes enfants qui ont supporté mes entrainements ces derniers mois. Je vous aime…
Une dédicace à Thierry Goursolle qui m’a entrainé depuis novembre dernier à être meilleur, plus patient, plus puissant. Merci à toi et je compte sur toi en 2016.
Un nouveau défi et une nouvelle expérience.
Après 25 ans d’aviron dont 12 ans passés à haut niveau, j’ai décidé d’intégrer ma pratique d’un sport à une nouvelle dimension qui me tenait à cœur en pratiquant au profit d’Associations.
Grâce à mon ami Olivier j’ai pu entrer en relation avec une formidable association « La Marie Do » qui œuvre en Corse au profit des malades du cancer.
Le cœur satisfait, il ne me restait plus qu’à trouver l’épreuve digne d’un grand rendez-vous…
Je voulais savoir ce que l’on pouvait ressentir sur un 100km en tandem après avoir expérimenté la distance en solo en établissant un nouveau record de France le 21 février. Le plus important pour cela était de trouver un binôme qui me ressemble, un passionné ! Le site de « La FIRT » m’a permis d’en découvrir tout un groupe, mordu d’ergomètre, dont Jean Charles. Après quelques contacts téléphoniques nous avons défini une date pour tenter d’établir sous les couleurs de l’association « la Marie Do » un nouveau record du monde en tandem sur 100 kms dans la catégorie 40-49 ans. |
Au fil du temps deux nouvelles personnes se sont associées à notre aventure. Thierry Goursolle et Jeff Janeau pour réaliser à nos cotés le même défi mais dans la catégorie 50-59 ans Un vrai bonheur pour moi et pour l’Association et une magnifique journée en perspective. Il me tardait d’être à la date de la performance pour découvrir mes coéquipiers d’un jour que je ne connaissais, en dehors de Thierry, que via Facebook et le téléphone. Il faut être un peu « fou » en effet pour former un binôme en quelques heures avant un tel rendez vous…. Le jour J est enfin venu ! 25 avril 2015 ! A 8H20 avec Jeff, Thierry, Jean Charles nous prenons possession du kiosque de la place du diamant en plein cœur d’Ajaccio. Un lieu insolite pour une performance de ce type mais que demander de mieux qu’un lieu ouvert au public en plein cœur de l’Ajaccio historique et face à la mer ? Nous commençons la mise en place de notre matériel. 9H30 tout est prêt ! |
Les premiers coups, les premiers mètres, les premiers écarts avec Jeff et Thierry, le premier changement un peu laborieux pour ma part qui découvre cette discipline : il faut se roder ! Un engagement total de tous pour établir la meilleure performance. Les rameurs bien sur mais aussi les 2 personnes qui assurent pour notre binôme la logistique en ce qui concerne tous les à cotés comme le ravitaillement et dont la présence indispensable participe aussi à la performance.
Après deux, trois réglages nous sommes vite dans le vif du sujet. 5, 10, 15km…… 1,41.4/500 pour moi les kilomètres passent très vite et très bien. Je ne ressens pas de problème particulier jusqu'à la bascule des 50 kms.
Je suis surtout inquiet pour nos compagnons de route car Thierry commence à souffrir indéniablement avec ses jambes. Luc notre kiné fait tout son possible pour le tenir sur pied !
Nous sommes sur la pente descendante 1,42.1/500 me dit Jean Charles, on rentre à la maison…… Nous sommes concentrés sur notre course nous gérons nos distances de relais en fonction de notre plan de course soutenus par notre équipe car le cerveau a du mal à faire les soustractions après 4 heures d’effort.
Les kilomètres passent 60, 70, 80kms... Nous sommes en Corse, la chaleur printanière se fait sentir ! Même si l’on s’hydrate beaucoup depuis le début de l’épreuve l’organisme commence à puiser dans les réserves et curieusement à ce moment là vous n’avez plus du tout envie d’avaler quoi que ce soit même de l’eau.
Le kiné présent depuis le matin s’affère à chaque relais pour nous maintenir dans les meilleures conditions pour la fin de parcours.
Les 5 derniers kilomètres seront très pénibles pour ma part et les trois derniers relais bien dur malgré les encouragements de tous qui scandent alternativement nos prénoms. L’engagement intense des 50 premiers kilomètres et la chaleur commence à avoir raison de la détermination.
Enfin la délivrance et bon dieu que c’est bon d’en finir et de passer le dernier relais à Jean Charles pour qu’il termine cette belle aventure avec un super record : 5 :44 :12 ! Le top !
La satisfaction avant tout d’avoir réalisé une magnifique performance pour l’Association « La Marie Do » entouré par une équipe de choc présente tout au long de notre performance. Olivier Lopez et ma femme pour notre encadrement et notre logistique ; Luc Péres notre kinésithérapeute qui a fait un travail extraordinaire tout au long de cette performance pour soutenir les corps ; Sébastien qui avait établi le précédent record du monde avec Jean Charles et qui était présent pour nous soutenir. Tous ces acteurs ont contribué à notre réussite et reçoivent ici mes plus vifs remerciements.
Merci à mon compagnon de route pour cette belle aventure Jean Charles Routier Scappucci
A tous, bon courage pour vos performances futures !